Ce n'est qu'aujourd'hui, plus de dix ans après mes premiers contacts avec la langue espagnol au collège et six mois passés en Espagne que je m’aperçois que je suis passé à côté de certaines règles élémentaires de la prononciation de certaines consonnes. L'exemple le plus frappant est celui de la lettre "g". J'ai appris au collège et au lycée que cette lettre se prononce différemment en fonction de la lettre qui la suit :

  1. Si cette lettre est un "i" ou un "e", alors le "g" se prononce comme le "j" espagnol, c'est-à-dire une consonne fricative vélaire sourde /x/. Ce son n'existe pas en français, on le désigne en souvent sous le nom de jota, du nom de la lettre espagnole "j", et on tente parfois de le rendre de façon plus ou moins heureuse lorsqu'il s'agit de nommer l'ex-roi Juan Carlos.
  2. Dans les autres cas, le "g" se prononce simplement /g/, c'est-à-dire la consonne occlusive vélaire voisée que nous connaissons bien en français, par exemple dans le mot "gardien".

Ce que je viens d'apprendre est que la disjonction de cas ci-dessus manque une importante subtilité. En effet, le second point ne s'applique que si le "g" est la première lettre du mot, ou se situe après une consonne nasale. Le reste du temps, c'est-à-dire entre deux voyelles (on parle d'intervocalique), le "g" se prononce /ɣ/, une consonne fricative vélaire voisée qui n'existe pas en français mais qui est relativement proche de la prononciation [ʁ] de notre lettre "r", par exemple dans le prénom "Lara". Le mot espagnol "haga", subjonctif présent du verbe "hacer", se prononcera donc quasiment comme ce prénom (exceptée, évidemment, la première consonne).

Pour conclure, mentionnons qu'un phénomène similaire existe pour les lettres "d" et "b", qui changent légèrement de prononciation selon les lettres qui les entourent.